Les trois personnes qui marchent dans la rue semblent insouciantes. Si ces trois personnes paraissent avoir des points communs, en observant avec attention ce trio qui se dirige quelque part, je m’aperçois que l’une d’elles ne semble pas faire groupe avec les deux autres. Elles se nomment Alain, Honorine et Betty. Un homme, donc, et deux femmes, qui se dirigent vers un lieu dont la prévision de s’y rendre a été décidée la veille.
Alain, Honorine et Betty échangent vaguement quelques banalités en évitant de parler de leur travail. Le trio poursuit sa marche, tout en continuant déblatérer sur cette pluie et ce beau temps qui fondent l’essence de la vraie vie. Cette fameuse vraie vie que l’on oppose à la vie vraie. Mais que peut-il y avoir d’important, de primordial, dans cette vie ?
Après un moment de silence, à écouter seulement les bruits de la ville, Honorine entame :
_ Vous savez, je ne sais pas très bien si je vais y aller. Chaque fois que je vais quelque part, j’ai la sensation de n’avoir pas changé d’endroit. C’est comme si je me déplaçais sans me déplacer.
Ils écoutent Honorine. Pour eux, ils ont prévu de s’y rendre, et tout questionnement intermédiaire n’a aucun sens. Ce sont des personnes à objectif, et pour Alain et Betty, ce qui se déroule entre la décision première et le point d’arrivée n’a pas plus d’importance que le vent qui souffle sur les arbres. Pour eux le monde n’existe que comme une ligne que l’on trace entre deux points.
Des couples avec leurs enfants se promènent, avec cette joie qui caractérise les premières années de la vie. Les murs de la ville sont couverts d’une poussière que les ravalements successifs ne peuvent enlever. Et pourtant, pour ces familles qui se promènent, tout semble être immergé dans une clarté, comme lorsqu’on tente de regarder le soleil.
_ J’ai lu un livre étrange ces derniers temps, dit Alain. Un petit livre que j’ai relu plusieurs fois, et pourtant je n’y ai strictement rien compris. C’était l’histoire d’un homme qui sort de son domicile en embrassant sa femme pour lui dire au revoir, afin de se rendre à son travail, et qui revient vingt ans plus tard pour le dîner. Enfin, c’est ce que je crois avoir compris.
_ C’est un livre de quel auteur, demande calmement Honorine ?
_ Je ne sais pas, je ne me rappelle plus du nom. C’est un auteur étranger, je crois bien.
_ L’auteur ne s’appellerait pas Paul Auster, par hasard ?
_ C’est un nom qui ressemble un peu à ça.
_ Tu sais, reprit Honorine, je ne connais pas le livre dont tu parles, mais vingt années sont un peu la duplication d’une journée durant une période de vingt anniversaires.
Pour Honorine, la vie lui semble tellement courte, longue, monotone, pleine de nouveautés, continue, discontinue, que l’étrangeté de l’existence la questionne chaque jour. A chaque instant où elle pense avoir trouvé une réponse à une question, voilà que la réponse se métamorphose en question, comme par une incompréhensible opération sémantique. Tout ce qu’elle a vécu n’a, dans l’enceinte de sa conscience, en fait que peu d’importance. Car dans sa conscience se manifeste autre chose que la réalité première qui n’est en fait pas la réalité. Du reste, personne ne sait ce que signifie ce mot utilisé par les humains avec une fréquence d’utilisation insensée, comme une musique qui se répète à l’infini.
Alain et Betty sont préoccupés par la série télévisée de 19h00 et la partie de Scrabble qu’ils vont faire ensuite.
Dans l’esprit de Honorine défile l’incessante succession des générations, de ces vies humaines qui s’étaient écoulées, où chaque femme, chaque homme vivant le moment présent avaient traversé l’existence comme pilotés par une invisible machine. Ils étaient venus au monde par le caprice d’autres humains qui eux aussi étaient venus au monde… Comme tous les humains, elle a accepté le fardeau d’être là, présente, debout. Cependant elle sait avec une précision de chirurgien que jamais elle ne fera subir le fait d’être au monde à un autre être. Elle est là, debout, respirant, regardant ce qui l’entoure, tout en sachant avec une certitude inébranlable que si elle accepte de vivre, elle n’imposera pas ce même calvaire à un être qui n’a rien demandé. Car les humains ne demandent jamais à venir au monde. Comment le pourraient-ils ?! Elle accepte sa condition de vivante, en essayant de traverser cette étincelle qu’est la durée de la vie comme elle peut. Mais elle sait qu’elle ne reproduira pas cette étincelle qui fait la plupart du temps de la vie un enfer. Elle ne possède pas cette vanité spécifique au genre humain de se dire que l’espèce humaine est la plus prodigieuse création de l’univers. Un univers dont, d’ailleurs, personne ne sait de quoi il est composé. Aussi décide-t-elle de se faire stériliser. Lucide, elle sait que c’est l’unique solution pour ne pas faire face à l’imprévu. Tandis qu’elle marche avec Alain et Betty, elle prévoit de prendre un rendez-vous dans une clinique pour la semaine suivante. Elle est toutefois inquiète. Que va penser Tristan, son compagnon qu’elle aime tant ? Elle se dit que s’il l’aime vraiment, il acceptera cette décision calmement, sans aucune opposition.
Lorsqu’elle rentre dans la soirée et qu’elle ouvre la porte de son domicile, elle reste pensive un long moment, sans même faire attentions au courrier déposé par la gardienne. Le temps s’écoule, elle réfléchit, se laisse guider dans le labyrinthe de sa conscience. Après presque une heure passée ainsi, elle saisit son téléphone, compose un numéro.
_ Oui ?… Honorine, je voulais justement t’appeler.
Elle ne lui laisse pas le temps de continuer sa phrase. Tristan et Honorine sont dans l’instant présent en train de communiquer, mais ce qui se déroule dans l’esprit de l’un et de l’autre est, un peu comme en physique, deux sortes de mondes parallèles. Deux façons différentes de concevoir la vie et qui pourtant sont quelque part identiques. Pour elle, le fait de vivre n’est qu’un passage, un mouvement, où rien n’a vraiment d’importance. Lui, par contre, est de l’espèce des bâtisseurs ; de ceux pour qui chaque journée doit impérativement être un élément ajouté pour construire une sorte d’édifice. Lorsque Honorine entrevoit la pensée de Tristan, elle sait qu’il ne pourra jamais voir le monde comme elle le voit.
_ Tristan, pardonne-moi de t’interrompre mais j’étais en train de réfléchir, et je me disais…voilà, j’ai envie de quitter mon travail et d’essayer de trouver un autre emploi ailleurs… ailleurs, ça veut dire à des milliers de kilomètres d’ici.
_ Mais tu n’arrêtes pas de quitter les emplois que tu trouves pour repartir au point de départ à chaque fois !
_ Il n’y a ni départ, ni arrivée Tristan. Et depuis des jours que je réfléchis, je me dis que cette fois-ci, le changement va être plus radical. Ce que je te dis est très important. Tu sais comme moi que l’existence est éphémère et qu’on ne peut pas tout vivre. Je ne peux plus rester ici, ça me devient totalement intenable. Et je voulais te dire également que je vais cesser la contraception ; car en fait j’ai prévu de me faire stériliser pour éviter tout imprévu.
Tristan ne dit rien, semble ne pas réagir. Pourtant il est en train de prendre conscience qu’il se trouve confronté à la volonté d’ Honorine. Car il perçoit que ce qu’elle dit vient des profondeurs de sa pensée et non pas d’un simple caprice momentané et superficiel. Il sent que c’est son être tout entier qui s’exprime. Le silence s’installe un instant.
_ J’ai des choses importantes à faire. On se verra ce soir.
Tristan éteint alors son téléphone. Mais c’est en fait quelque chose d’autre qui vient de s’éteindre.
Lorsque Honorine et Tristan se rejoignent le soir, ils ressentent soudainement cette contradiction de l’existence : la légèreté et la gravité. La vie est simple et en même temps tragique. Tristan cherche à comprendre ce qui se passe dans l’esprit de Honorine. Dans son raisonnement il fait l’erreur que font la plupart : c’est-à-dire celle qui consiste à dérouler le fil de l’existence.
Pour Honorine il n’y a justement pas de fil. Car sa vie n’est que brisure, cassure, rupture, coupure, sans ce fil auquel tous les humains s’imaginent être rattachés. Elle flotte un peu comme un ballon dans le ciel, qui comme tous les ballons finissent par éclater, une fois qu’une certaine altitude est atteinte.
Depuis six mois qu’ils sont ensemble, ils cherchent à se comprendre, et aboutissent toujours à la même conclusion : pour comprendre certaines choses il ne faut pas penser.
_ Tu sais, pour ce que tu m’as dit tout à l’heure, je te laisse choisir. Peut-être que demain, ou dans une semaine, tu verras les choses autrement.
Honorine ferme les paupières, puis s’allonge sur le lit. Il est à côté d’elle, attendant qu’elle ouvre les yeux. Il souhaite lui dire quelque chose, mais ne peut pas parler tant qu’elle n’ouvre pas les yeux. Et lorsque après un long moment elle ouvre ses paupières, il n’a plus envie de parler. Il commence à sentir ce qu’on ne peut comprendre, et qu’il cherche pourtant à comprendre parce qu’il est persuadé que tout peut s’expliquer. Il ferme alors les yeux et pose doucement sa tête contre celle de Honorine.
Depuis qu’ils se connaissent, il ressent pour la première fois, en cet instant précis, une sorte de vide conceptuel, et devient, pour ainsi dire, pure perception. Il oublie complètement ce qu’elle lui a dit tout à l’heure, et hier, et il y a une semaine. De son esprit s’efface toute inscription. Il n’est plus situé dans l’ordre du comprendre, mais dans celui du percevoir, du sentir.
Le lendemain, Honorine, comme chaque jour, pose un regard différent sur le monde. Dès qu’elle se réveille et ouvre les yeux, elle voit le visage de Tristan juste en face d’elle. Dès l’instant où elle voit son visage, toute la quotidienneté s’efface, toute l’absurdité de l’existence, elle l’accepte sans y penser. Elle regarde seulement son compagnon qui dort encore, et tout s’évanouit, disparaît.
Pour le moment elle a signé un contrat de six mois avec une agence pour laquelle elle doit produire des photographies dont elle ne possède pas les droits. Quant à Tristan, il travaille dans une rédaction depuis déjà plusieurs années, et changer ses habitudes est pour lui inconcevable.
Une semaine s’écoule. Alors que Honorine est à l’extérieur, un soir elle reçoit un appel de Betty. Après quelques propos échangés, elles décident d’aller prendre un verre dans un pub des environs. L’endroit où elles se retrouvent est bondé de gens qui semblent avoir tellement de projets que dix vies ne seraient pas suffisantes pour réaliser tout ce dont ils parlent.
_ Tu sembles aller mieux que la semaine dernière. Que souhaites-tu boire ?
Honorine jette rapidement un regard autour d’elle, puis répond :
_ Bien je vais prendre comme tous, comme ça je serai rassurée de faire comme tout le monde.
Betty saisit cette phrase comme elle entend les bruits de la ville : c’est-à-dire n’ayant pas vraiment une signification particulière. Un peu comme ceux qui disaient, dans les débuts, que la musique concrète n’est pas de la musique. Pour elle tout est si simple que, finalement, rien n’a de sens. Ses seules préoccupations sont le choix des croquettes pour son chien et le programme de télévision de la soirée. Rien de plus. Elle va commander les boissons et revient avec deux verres qui débordent. Elles commencent à prendre quelques gorgées, tout en échangeant quelques propos. Au bout de dix minutes environ, se produit chez Honorine ce qui se produit toujours lorsqu’elle absorbe quelque alcool : l’accroissement de son acuité quant aux impasses de l’existence.
_ Tu vois les choses trop sombres, lance Betty avec une certaine naïveté.
_ Oui, c’est vrai. Je vais essayer de prendre des vacances, ça me fera du bien. Je n’ai pas encore essayé le saut à l’élastique, alors je crois bien que je vais faire mon baptême. Et peut-être aussi faire de la glisse. Après tout, c’est notre époque la glisse. On glisse sur tout : sur l’eau, sur l’air, sur la neige, sur l’herbe, sur le béton et, bien entendu, sur notre conscience.
Betty la regarde curieusement. L’ivresse commençant progressivement à monter, cette fois-ci c’est Honorine qui se lève et va commander deux autres verres.
Honorine prend une gorgée de la même boisson que la précédente et laisse errer son regard. Toutes ces vies rassemblées en cet endroit ont quelque chose d’étrange. Ces personnes sont très jeunes : entre vingt et vingt-cinq ans. Honorine, qui n’a que trente-cinq ans, sait que l’évolution de la perception du monde et de la vie est différente pour chacun. Pour certains, cette perception reste stable, tandis que pour d’autres il peut se produire un basculement complet. Elle se dit en même temps que, humain parmi les humains, elle va reproduire et prolonger cette aventure humaine par le fait d’avoir un enfant. Tout en y pensant, elle commence à douter d’elle-même. Une sorte de nouveau palier de la conscience s’élabore. Elle réalise que Tristan, dont elle n’a jamais douté de son amour, est plus intelligent qu’elle ne le croyait. Car il a justement accepté toutes les absurdités spécifiques au genre humain, pour ne savourer que les petites joies épicuriennes. Elle comprend alors que, toutes ces pensées qui l’épuisent et qu’elle n’arrive pas à accepter, ont déjà traversé l’esprit de Tristan, et que ce dernier est allé plus loin dans une certaine forme de sagesse.
Pour avoir un enfant, il faut accepter sa finitude, le fait de mourir. Impossible de donner la vie si l’on n’accepte pas en même temps la mort. Elle comprend soudainement pourquoi le fait de se retrouver mère lui fait si peur : c’est qu’elle a peur de la mort. Tandis que Tristan a déjà totalement intégré le fait de mourir. Cette évidence est pour lui tellement claire , qu’il n’y pense même pas, et ne pense, par conséquent, qu’à la vie.
Betty reste silencieuse. Elle sait que Honorine est entré en elle-même, et que, dans ces moments, il est préférable de ne pas la déranger. Elle s’en aperçoit rapidement à son regard, qui semble ne plus rien voir de ce qui l’environne. Depuis un certain nombre d’années la réalité première ne l’atteint plus. Parce qu’auparavant, cette réalité l’avait au contraire trop touchée, jusqu’à être saisie comme un frêle animal est saisi à la gorge pour l’étouffer. Son regard exprime cela. Elle n’est plus présent au monde mais dans un perpétuel ailleurs. Elle demeure à jamais éloignée de ce réel, parce qu’elle a compris ce qu’il recouvre. Et elle a décidé, désormais, de ne plus s’y impliquer.
Les verres de Betty et Honorine sont à présent vides. Vide comme l’est la salle emplie de gens. Elles ne disent plus rien. Honorine va aller retrouver Tristan. Son désir de partir de cet endroit est imminent. Elle se lève donc, et dit à Betty :
_ Je te remercie pour ce verre. Je ressens toutefois un besoin urgent de rentrer. Excuse-moi si je ne reste pas plus longtemps.
Elle lance vers Betty un regard lointain, prend son manteau et s’en va. Avec une certaine ivresse, elle sort du pub et remonte le chemin pris pour venir. La rue est tortueuse, petite et légèrement crevassée à certains endroits. Elle se laisse mouvoir par l’automatisme qu’est devenue l’habitude de parcourir ces lieux.
A partir du moment où elle rentre chez elle en sachant que Tristan est là, elle évacue tout, oublie les instants qu’elle vient de passer avec Betty, et retrouve une joie de vivre. Lorsqu’elle ouvre la porte et entre, le vide disparaît, et la présence de Tristan vient s’y mettre à la place. Le simple fait de le voir, même furtivement, la remplit d’un bien-être, avec toujours cette fascination que rien ne semble atténuer.
Tandis qu’il est en train d’écrire quelques lignes sur un cahier, elle s’approche de lui et l’embrasse.
_ Cette sortie était-elle agréable ?
_ Nous avons pris deux verres, et j’ai la tête qui tourne un peu. Qu’étais-tu en train d faire ?
_ Je rédige des notes pour une prochaine publication. Ce n’est pas très motivant ; ce sont toujours les mêmes textes qui sont publiés. Chaque auteur reprend la pensée de l’autre ; et comme le style est différent, le lecteur pense qu’il y a là de nouvelles théories, ce qui en soi n’est pas totalement faux, puisque le style est en même temps une substance signifiante. Mais beaucoup d’auteurs pourraient tout de même s’abstenir d’écrire des textes en spirales. Voilà à quoi aboutit la course à la publication.
Il pose son stylo, et dit à Honorine :
_ Viens t’asseoir près de moi.
Elle vient se mettre tout contre lui.
_ Ce que tu vois là, ce sont des textes sur l’analyse de la vie quotidienne. Je dois en préparer sept pour la rédaction. Et je n’ai pas beaucoup de temps pour finir ce que j’ai commencé. Pourrais-tu m’aider à terminer la préparation de ces textes ?
_ Bien entendu, mon amour. Que veux-tu que je fasse ? Veux-tu que je les relise, que je les mette en forme ?
_ Tu les relis et tu corriges les coquilles. Tu regardes également si la syntaxe est correcte.
_ Je trouve que les écrits sur la vie quotidienne n’apportent qu’une faible compréhension pour le lecteur. Car tout ce qu’écrivent ces sociologues comme Bourdieu, Champagne, Passeron ou Moles avec sa Psychologie du Kitsch, ce sont des propos qu’une personne suffisamment intelligente sait déjà intuitivement.
_ Mais pour ceux qui ne prennent pas conscience de ces phénomènes, pense que ça peut les aider à comprendre leur vie de tous les jours.
_ C’est vrai. Je préfère cependant exprimer certaines choses avec des images. Car l’image est instantanée et permet de faire comprendre en quelques secondes ainsi que par l’émotion ce que d’autres expriment en faisant du remplissage de feuilles blanches.
Elle s’attelle donc à la tâche. Son visage est détendu, ne porte plus cette légère trace d’inquiétude habituellement présente. Ses yeux, qui souvent sont éteints, brillent d’un éclat d’optimisme, où l’on y discerne néanmoins les restes d’une lointaine mélancolie.
Elle fixe Tristan dans les yeux, lui empêchant toute fuite. Son visage et ses yeux provoquent en elle une intense fascination. Leurs regards échangés participent d’une union, où chaque instant leur amour se renouvelle sans cesse d’une manière différente, comme tout ce qui existe dans la nature se renouvelle d’une autre manière.
Tristan s’habille rapidement, puis ils sortent.
Demain sera une nouvelle journée. Impossible de prédire la moindre chose. Et c’est mieux ainsi.
© Serge Muscat 2000.
Note de l’auteur: ce texte est une fiction et n’engage en rien quelque rapport avec la réalité; si toutefois la réalité existe en littérature.