« Vous reprendrez bien un peu de capitalisme? »

Voici un article de Karl Aberstoen dont la lecture est intéressante concernant notre société actuelle au capitalisme triomphant. D’un clic de souris, l’homme provoque une famine à l’autre bout du monde en jonglant avec la bourse. Époque des drones où l’on tue à distance.  Aussi nous posons-nous la question: « De quoi demain sera-t-il fait? » .

Avoir les tuyaux plus gros que la tête

En ce début de XXIe siècle, lorsqu’il s’agit de théories de la communication, les journalistes font souvent un parallélisme avec la plomberie, en parlant de « tuyaux ». Ces fameux tuyaux grossissent de jour en jour en même temps que les flots d’informations publicitaires. Cependant ces tuyaux ressemblent plus à un tout-à-l’égout qu’à une canalisation d’eau potable. Il en émane des odeurs fétides sous le signe de la société du spectacle.

Dans ces tuyaux, qui au départ étaient faits pour la communication entre universitaires et chercheurs, s’est insidieusement infiltrée la télévision. D’autre part, avec Internet, la publicité entre par effraction dans notre messagerie jusqu’à envahir tous les ordinateurs de la planète. Elle fait mille fois mieux que les antiques services postaux. Nos rêves sont à présent peuplés de publicités qui hantent notre esprit comme d’interminables cauchemars. Les escrocs « spécialistes » du ramonage font pâle figure face aux centaines de mails déversés chaque semaine dans nos messageries en nous promettant le bonheur en échange d’un numéro de carte bleue. Si l’on devait consommer ne serait-ce qu’un dixième de tout ce qui nous est proposé, nous n’aurions pas assez de temps pour jouir de cette masse de produits. Comme une oie que l’on gave pour son foie, les publicistes voudraient nous gaver de pacotilles jusqu’à vomir pour enrichir des actionnaires masqués.

Société de l’information qui pousse l’homme au suicide tant l’électrochoc informationnel met son esprit en déroute. Planète entière connectée sur le néant de fictions inabouties. Les tuyaux ne semblent jamais assez gros pour faire circuler cette masse pâteuse et dense. Désormais, dans les appartements, on consacre un pan de mur entier pour la fixation d’un écran géant qui envahit la conscience avec ses décharges d’images à répétition. Beaucoup d’accidentés sur ces autoroutes de l’information. Dévastation de l’inconscient qui produit des individus qui ne sont plus maîtres d’eux-mêmes