La 5G : promesses et horizon technologique

La 5G a fait beaucoup parler d’elle. Promettant un bouleversement complet dans les télécommunications sans fil, elle a aussi ses détracteurs qui estiment que la 4G est amplement suffisante.

La 5G déclenche de nombreux propos inconsidérés. On lui a d’abord reproché d’être consommatrice d’énergie. Or Nicolas Desmassieux, Vice-Président à Orange Labs, estime que la consommation est moins élevée que la 4G, car contrairement à cette dernière la 5G génère 30 à 40 fois plus de trafic. Donc à données égales, la 5G consomme effectivement moins que la 4G.

D’autre part, la 5G ayant une bande passante bien plus élevée que la 4G, elle permettra la multiplication des transmissions avec les objets connectés. De plus, avec la technologie 5G, les antennes se mettent en route suivant la demande des utilisateurs. Lorsque les antennes ne sont pas sollicitées, celles-ci se mettent en veille.

Avec un débit plus élevé que la fibre optique et un temps de latence réduit à une milliseconde, des utilisations pour la téléchirurgie et les voitures autonomes deviennent possibles.

La 5G est théoriquement 10 fois plus rapide que la 4G. Toutefois l’augmentation massive des débits implique des contraintes techniques qui induisent l’augmentation des coûts. Ainsi pour la même couverture que la 4G il faut avec la 5G tripler le nombre des antennes, ce qui soulève des contestations parmi la population.

Par ailleurs, selon une étude du cabinet américain PwC, les deux tiers des consommateurs refusent de payer un abonnement plus cher à leur opérateur. Des obstacles se dressent donc pour le déploiement de la 5G.

La multiplication des antennes et des fréquences

Des associations dénoncent la multiplication des antennes et les bandes de fréquences dans lesquelles elles émettent, en disant qu’elles sont nocives pour la santé. Pourtant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) informe qu’il n’y a aucun risque avec les fréquences émises par la 5G, notamment la bande de 3,5 Ghz. Elle a déjà diffusé un rapport préliminaire avec des études publiées et promet un tableau complet d’ici le premier semestre 2021. Du reste, la modulation OFDM (Orthogonal Frequency-Division Multiplexing) est déjà utilisée pour la TNT, et aucun incident n’a été relevé à ce jour. Ce qui n’empêche pas les associations anti-ondes d’appeler au gel des déploiements des antennes 5G. Il faudra beaucoup de temps pour rassurer tout le monde et être certain que les ondes ne nuisent pas à la santé. Certains activistes n’hésitent pas à passer à l’acte en brûlant des antennes, comme cela s’est produit au Royaume-Uni. De plus, de nombreuses fausses informations circulent et rendent les ondes de la 5G responsables de différents maux. Ce déploiement est donc bien compliqué et apporte chaque jour son lot de nouvelles péripéties.

La 5G en avance sur son temps

La 5G est-elle pour tout de suite ? Autant le dire d’emblée, la pleine utilisation de cette technologie n’est pas encore pour 2021. Les équipements ne sont pas encore prêts à utiliser les nouveaux débits disponibles avec la 5G. Une lente évolution des smartphones et aussi des objets connectés sera nécessaire, car pour le moment rien n’est encore prêt. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements d’une technologie dont les retombées sont encore floues. La voiture autonome n’en est encore qu’au stade expérimental et nous ne savons pas encore exactement quels seront les objets communicants qui seront reliés à la 5G. Tout cela nous ouvre des perspectives vers un futur dont nous ne connaissons pas encore les aboutissants. L’ADSL et la fibre optique seront-ils détrônés au profit de la 5G ? Personne ne peut le dire pour le moment. C’est à un long processus que nous sommes confrontés et le développement se fera sur une décennie avant que toutes les antennes ne soient déployées. Nous aurons d’ici-là bien le temps d’analyser l’impact de ce nouveau mode de transmission