Passer une nuit blanche procure une sorte de fusion avec l’univers et le grand tout. Après tout, la lumière n’est que peu de chose dans l’obscurité des espaces infinis. C’est aussi pour cela que le nocturne me fascine, même si l’homme a besoin de la lumière. Les astronomes travaillent beaucoup durant la nuit et j’imagine leurs sensations lorsque dans l’obscurité ils observent ces lumières qui questionnent plus qu’elles n’apportent de réponses.
Regarder le ciel et sentir en soi la conscience du temps qui passe et ne se reproduit jamais de la même façon nous mènent à une impression de haute félicité. On en arrive parfois même à oublier que nous allons mourir dans cet état de profonde extase. Il doit y avoir quelque chose même si l’on ne croit pas en Dieu. Ce n’est pas possible autrement. Tout cela ne peut pas exister sans qu’il y ait un principe, une force, une intention dans l’incommensurable univers.
C’est à ces réflexions que la nuit est propice. Et le petit matin où tous les hommes se lèvent pour entreprendre une nouvelle journée efface avec ses fausses certitudes les questions que la nuit apporte ■