Lorsque, encore plongé dans les limbes du sommeil, je refais surface pour m’éveiller le matin, je goûte avec délice les premières minutes de mon réveil. Je revis durant l’espace de ces poignées de secondes l’étonnement de l’enfance où tout semble être un paradis. Je marche dans la nature en sentant la douceur du soleil et les odeurs de pins. Je suis d’un optimisme débordant et il n’y a en moi pas la moindre trace d’une mélancolie passagère. J’ouvre les bras et je vais avec enthousiasme vers le monde. Comme lorsque j’étais enfant, je suis enjoué par toutes les choses que je vais pouvoir faire durant cette journée.
Mais les secondes défilent. Ma conscience s’éclaircit progressivement… Je me lève du lit et vais boire un verre d’eau. Les rêves de l’enfance s’évaporent doucement pour laisser la place à un monde fait de contraintes et de désillusions. C’est avec la préparation d’un café bien fort que disparaissent les dernières images enfantines.
A présent j’entends le camion des éboueurs qui vient vider les poubelles. Je suis maintenant totalement réveillé. Et c’est effrayant !
Juin 2019 – © Serge Muscat.