Lorsque la nuit tombe, et que ceux qui n’ont rien d’autre à faire que de fréquenter les bars, ce lieux de dépravation humaine, où de la musique médiocre et surtout trop forte les empêche de réellement discuter, sans par exemple avoir à brailler, tout en buvant des quantités considérables d’alcool, j’entends de chez moi des bruits de bêtes, des grognements, des cris qui n’ont presque plus rien d’humain et qui de plus viennent mordre sur l’espace privé d’une personne qui par exemple a besoin de calme pour se reposer ou travailler. Ces individus qui passent dans les rues avec leur sono à fond en se croyant intelligents, ne cherchent en fait qu’à compenser, à sortir de tous les conditionnements, de toutes les pressions exercées sur leur vie, sans en prendre conscience, et au final, produisent plus de résultat négatif car en dérangeant les gens en imposant leur musique à par exemple toute une rue, cela provoque à la place de la curiosité un phénomène de résistance et de rejet car une rue n’est pas une salle de concert ou chacun a choisi avec liberté de s’y rendre, ils ne font pas un réel travail de compréhension, puisque par exemple ils consomment des quantités de programmes télévisés sans vraiment comprendre et analyser ce se passe sur l’écran, et que du reste, leur plus grand rêve et de passer eux aussi sur ce petit écran en proposant leur production « culturelle » et en essayant, par la même occasion, de tirer profit du système qu’ils critiquent en gagnant le plus d’argent possible, qui est ce qu’il est, et qui est avant tout une revendication « brute », comme le ferait un représentant syndical qui s’exprime devant un micro. Mais ce n’est pas en proposant dans un langage « atrophié », où l’étendue lexicale se résume à quelques centaines ou au grand maximum quelques milliers de mots en comptant large, que l’on s’y prend de la bonne manière.
C’est la conséquence de notre société de consommation où tout le monde souhaite consommer toujours plus de produits et dont ils finissent par s’apercevoir, soit un mois après les avoir achetés, soit lorsqu’ils arrivent en fin de vie et qu’ils atteignent une extrême lucidité à l’aide de l’expérience, sans même réfléchir un seul instant à qui dirige vraiment tout ça et surtout à qui ça profite réellement, et qui sont aussi les perdants qui « subissent ». L’homme retourne à ses plus bas instincts , en se gavant de tout ce qui est inutile, dont ces bars font partie avec quasiment tous de la musique à un niveau sonore élevé qui fait que parler doucement, normalement, est impossible car l’autre n’entend rien, donc tout le monde hurle pour faire passer le moindre mot, où l’on y trouve pêle-mêle des individus qui proviennent des classes populaires cherchant à comprendre comment fonctionne la société, car ce sont avant tout des jeunes, et aussi des étudiants de la petite et moyenne bourgeoisie, car les jeunes de la grande bourgeoisie ne fréquentent pas ces lieux publics, ils ont par exemple des lieux comme le Rotary et d’autres endroits de la même catégorie, où tous les individus sont un jour piégés à s’y rendre, comme également les boîtes de nuit qui ne sont qu’une manière de fuir quelque chose, en s’illusionnant avec des lumières d’une multitude de formes, mais dans le film « mythique » qui traite précisément de ce sujet et qui est la fameuse « Fièvre du samedi soir » très peu de ces personnes ont vraiment fait attention, c’est passé comme passent les images d’une pellicule à 24 photographies par seconde, que le rôle joué par John Travolta est un simple vendeur en quincaillerie, et encore même pas, c’est juste un employé qui s’occupe à ranger des objets que son patron lui demande de ranger, sans avoir de réel contact comme un vendeur avec les clients, et que jouer « la star » sur une piste de danse en faisant des concours n’est qu’une manière de faire de l’art sans art, une création sans création, et le tout dans la compétition, c’est « l’art » de ceux qui ne connaissent que le nom de cette chose, en un mot c’est l’art des opprimés, de ceux qui sont totalement aliénés, qui doivent faire n’importe quel job dans l’urgence parce qu’ils n’ont par exemple pas « de filet de protection » et se retrouvent sans avoir de possibilité de choix, comme ceux qui n’ont pas droit à certaines protections sociales, dans un système américain qui a ses caractéristiques particulières ou par ailleurs dans la fiction cinématographique le personnage danse d’une manière conformiste et médiocre, un personnage qui n’est jamais allé ou qui n’a jamais pris connaissance de ce qui s’invente dans le domaine de la danse puisqu’à priori ça l’intéresse, et qui se retrouve à jouer la star sur une piste de danse en levant le doigt, alors que des artistes, des « vrais », se produisent sur des scènes et ne « diffusent » pas leurs créations sur toute la planète comme ce fut le cas pour ce film et bien d’autres, qui ne font partie que de la superproduction en masse depuis très longtemps déjà. Les milliardaires ne perdent pas leur temps sur une piste de danse de boîte de nuit, à la rigueur, je dis bien à la rigueur pour les plus originaux, ils feraient un spectacle, avec une scène et tout le matériel qui va avec. La piste de danse est un endroit commun, où chacun improvise comme il peut en cherchant à évacuer tout le stress d’une semaine de travail en n’étant par ailleurs pas « une scène ». La boîte de nuit est aussi un lieu où les gens cherchent à faire des rencontres, mais il y a bien d’autres moyens de faire des rencontres pour ceux qui le souhaitent, et les plus fructueuses se font sur les lieux de travail, d’études ou de loisirs autres qu’une boite de nuit, car hurler pour se faire comprendre et bien d’autres choses du même genre, est quand on y réfléchit bien, une absurdité totale ou beaucoup se font piéger, je me suis moi-même fait piéger comme une souris (et des personnes de 40 ans et plus continuent parfois à fréquenter ces endroits qui par ailleurs commencent à suivre une sorte de dégringolade, qui ne sont faits que pour des personnes de vingt ans maximum encore naïves. Mais à 40 ans, il faut vraiment ne rien avoir dans la cervelle pour aller dans un lieu pareil où les décibels sont à la limite d’endommager les tympans), comme le ferait un spectacle comme celui des Stomp, lequel ne remplit pas en une soirée un stade de 100 000 personnes, et bien d’autres artistes, où des personnes font « de la musique » avec des balais et des lavabos, ce qui nécessite de réfléchir, d’avoir de la réelle créativité sans vouloir s’exprimer juste pour évacuer « le trop plein social ». Faire de la musique avec des lavabos ou jouer du saxophone dans un orchestre de jazz, ce n’est pas faire de la « revendication brute », encore plus brute que ceux qui font de l’art brut en arts plastiques. On entend dans leurs cris tous les reflets de la barbarie du monde capitaliste qu’ils subissent, où tout se vend, même le poison. Ils hurlent en tentant de se soulager de toute cette absurdité dont ils ne prennent pas vraiment conscience. Car s’ils en avaient conscience, ils ne hurleraient pas, ne pousseraient pas des cris parfois stridents, bref, auraient la maîtrise et le contrôle d’eux-mêmes, en sachant que tel acte est la résultante de telle ou telle chose, mais pour comprendre cela, il faut avoir certaines informations qu’ils ne possèdent pas, où l’on enseigne « les industries culturelles » qui rapportent à certains de grandes sommes d’argent dont par ailleurs parlait déjà Adorno, et où dés l’âge de cinq ans nous sommes presque tous « obligés » de regarder la télévision, avec son nivellement, sa médiocrité, ses chanteurs qui ne réfléchissent pas un seul instant si par exemple le chant est totalement compatible avec la musique, mais ils veulent à tout prix chanter, en appelant ça d’autre part poésie, et au final ils ne font réellement ni de la musique, ni de la poésie, car il y a beaucoup de musiques où il n’y a pas de chants, le jazz et toutes ses variantes, la musique symphonique, une partie de la musique électronique réellement créatrice, et non pas la musique basée sur des boucles artificielles avec une répétitivité constante, toute cette médiocrité que propose la télévision alors qu’elle aurait la possibilité de proposer des créations moins conventionnelles, en un mot moins commerciales mais qui auraient au départ une très faible audience, ce fameux problème de l’audimat, depuis très longtemps déjà, que j’ai dû aussi un peu subir quand j’étais enfant, avec ces Jaques Martin, ces Drucker et d’autres, en étant payés parfois avec des salaires astronomiques, toutes ces personnes qui « volaient » le temps aux gens qui auraient pu faire autre chose et qui malheureusement étaient attirés par cette lucarne, comme les adolescents d’aujourd’hui sont attirés par TIKTOK, par Instagram et autres, qui utilisent en fait le même procédé que la télévision pour attirer des « clients », au lieu de par exemple, s’ils veulent utiliser Internet pour s’informer, savoir utiliser pleinement toutes les ressources du web en ayant également une très bonne maîtrise de l’informatique dans toutes ses dimensions et connaissant également ses limites, etc, en passant sous silence tout ce qui est réellement créatif, ces chanteurs que je n’écoute plus depuis des lustres et qui à chaque génération sont toujours les mêmes et ressassent la même chose pour la plupart, qui ne son pas inventifs, et puisqu’ils utilisent la chanson n’inventent rien comme les inventions des Pink Floyd qui utilisaient des techniques que personne sur la planète n’avait encore utilisées, comme le magnétophone à bande, certains synthétiseurs, faire chanter un chien, incorporer des bruits de sous-marin ou de caisse-enregistreuse, la liste est très longue sur tout ce qu’ils ont pu inventer. Que proposent les « nouveaux chanteurs », puisqu’ils choisissent de chanter? Rien sinon la même soupe qui se vend à des millions d’exemplaires et qui remplissent également les stades. Quel est le pourcentage de gens qui écoutent par exemple Steve Roach pour parler de ce qui se fait aujourd’hui? Ou qui écoute Edgard Varese dans les « anciennes créations? La télévision, quand elle s’aventure à proposer son fameux répertoire dit « classique » est en fait toujours le même, les Mozart à ne plus savoir qu’en faire, et toute la liste de ces musiciens dont tout le monde a entendu parler. Et le public qui regarde la télé se méprend, il y a aussi des « Johnny Halliday » et autres musiciens du même tonneau dans ce qu’on appelle le classique, des sortes de musique de gare qui sont proposées par les chaînes de télévision et qui proviennent très souvent des mêmes compositeurs. Et à chaque époque c’est la même chose. Voilà ce qu’on nous impose dès les plus jeunes années de notre vie, le tout arrosé de publicités sur la dernière cafetière électrique à 500 euros que certains achèteront au prix parfois de certains efforts, ou du dernier téléphone Apple dont ils ne connaissent pas vraiment les pratiques, mais qu’ils achèteront, pour certains, pour se « distinguer » alors qu’ils se font avoir. Et la petite secrétaire se privera par exemple de certaines choses, pour se payer le dernier téléphone Apple parce que la pression publicitaire est tellement forte qu’elle n’a pas d’autre moyen de se libérer intérieurement qu’en achetant ce produit dont les publicités sont partout. Aussi ceux qui tentent de nous imposer ces chaînes en argumentant de diverses façons sur les vertus de l’audiovisuel, qu’il soit public ou privé, et qui n’est en fait qu’une forme d’autoritarisme pour obliger les individus à regarder cet écran avec ce qui y est proposé et dont il est très difficile de se défaire car les abonnement à Internet utilisent tous les stratagèmes pour obliger les clients à opter pour une ou plusieurs chaînes de télévision, alors que l’élite de la société, ceux qui ont un « très fort capital culturel » ne regardent pas la télévision, car ils ont un autre mode de consommation des produits « réellement » culturels, et non pas de ceux fabriqués en série, dont les artistes savent par ailleurs qu’ils peuvent gagner des sommes très importantes d’argent avec leur marchandise avariée (les joueurs de jazz n’ont par exemple jamais été très riches comme l’ont été de nombreux chanteurs de rock. Ils jouaient dans de petits clubs de quelques centaines de personnes, et ça continue du reste aujourd’hui, et non sur des scènes de 80 000 personnes qui sont le lot de certains artistes dont je ne mentionnerai pas les noms et qui font pour la plupart des choses très médiocres, car si ça plaît à « tout le monde » c’est justement parce qu’ils n’innovent pas. Car en utilisant un minimum de logique, ce qui innove vraiment dérange en même temps, est confronté à des barrières, à des résistances liées à nos habitudes, à la tradition. Proposer par exemple quelques extraits de la production de l’INA-GRM – dont par ailleurs personne ne sait ce qu’est ce « machin », ce « INA-GRM, à la télévision est une impossibilité pratique qu’il ne faut même pas envisager, et cette élite à très fort capital culturel ne crie également pas sur les toits qu’elle ne regarde pas la télévision, elle le cache secrètement en évitant le sujet lorsqu’on tente de lui poser la question en public. Pour le savoir, il faut avoir eu la possibilité d’entrer en contact de quelque manière avec elle, lorsqu’il s’agit d’une fameuse émission « culturelle » il est toujours fait référence à ces auteurs qui sont des « habitués » de la télévision, que par exemple Pierre Bourdieu a très bien analysés, mais aussi Serge Halimi dans son petit opuscule intitulé « Les nouveaux chiens de garde », etc, laquelle télévision, possède en outre, par la structure même du média, ses limites, où on survole tout comme un avion à très haute altitude à l’aide d’un déferlement d’images avec la stratégie pour qu’elles soient le plus spectaculaire et en réduisant le langage naturel au strict minimum, et où d’autre part on diffuse un même message à des millions de personnes, alors qu’il y a plein de choses à voir, à écouter, à lire, et que cette vie « culturelle » dont traitent ces fameuses émissions, comme jadis l’émission « Bouillon de culture » qui n’était en fait qu’un pâle vernis médiocre de ce que font les gens à l’université depuis très longtemps, où Bernard Pivot distribuait au peuple, à ceux qui n’avaient par exemple pas fait beaucoup d’études, une image de la culture et de ses fameux intellectuels savamment triés, alors qu’il est bien préférable, si l’on n’est pas démagogue, de généraliser et de massifier l’enseignement tout en réduisant les inégalités économiques, dans notre société qui reste la plus élitiste d’Europe, où dix romanciers en même temps étaient invités, comme si l’on pouvait parler en une heure de dix « romans » et donner réellement la parole à ces personnes qui n’étaient d’autre part là que pour la promotion de leur livre en ayant l’opportunité de s’adresser à des millions de personnes à la fois, comme un marchand de poisson vante sa morue sur un marché. Ces industries qui fabriquent des séries télévisées en masse, avec toujours plus d’épisodes qu’ils appellent « saisons », ce débordement du capitalisme ayant atteint un sommet encore jamais inégalé, avec ces Buffy et les vampires et toutes ces séries que presque tout le monde connaît sauf peut-être une frange de l’élite à très fort capital culturel qui ne s’attarde pas sur ce genre de « choses », qui se comptent pas centaines et qui ne sont pas réellement du cinéma, qui s’étirent sans fin dans le rien, dans l’insignifiant, en faisant « des micro variations », pour justement constituer ce qu’on appelle « une série ». Tout le non-sens de notre monde se retrouve dans ces cris et ces grognements lancés par ces personnes. Et je suis donc obligé de fermer la fenêtre pour préserver ma zone de vie personnelle et privée dont chacun a droit. Et je refuse d’autre part de payer les abonnements à des chaînes de télévision où les gens qui y travaillent sont en outre très largement payés. Je ne veux donc pas participer à l’argent qu’ils gagnent, c’est mon choix et chercher à me l’imposer fait partie des prémices d’une certaine forme d’autoritarisme.